Étude 2019 sur les caisses de pension : voici comment consolider le 2e pilier

Comme les précédentes, la 19e édition de l’étude sur les caisses de pension en Suisse a suscité un large écho : le 7 juin, près de 40 personnes intéressées se sont retrouvées à l’hôtel Palace de Lausanne en réponse à l’invitation de Swisscanto Prévoyance SA pour bénéficier directement de la présentation des principaux constats tirés de l’étude 2019.

 

Stephanino Isele, responsable Institutionals & Multinationals de la Zürcher Kantonalbank, accueille les invités.

L’hôte Stephanino Isele, responsable Institutionals & Multinationals de la Zürcher Kantonalbank, a remercié les personnes présentes ainsi que les participants à l’étude pour leur fidèle collaboration ces dernières années. « Sans votre concours, il ne serait pas possible de publier une telle série d’études. » La dernière étude CP en date présente un tableau réaliste, « et même d’un réalisme brutal », a relevé François Egger, journaliste de la RTS qui animait la manifestation. Ce point de vue a été confirmé par Laurent Monod, conseiller clientèle institutionnelle de la Zürcher Kantonalbank : « Ne pas réussir à résoudre le problème de la baisse des rentes LPP, c’est affaiblir à long terme le pacte entre les générations. » A une époque où il est difficile de dégager des majorités politiques pour les réformes nécessaires, les caisses de pension devraient prendre les choses en mains elles-mêmes.

Laurent Monod, Conseiller clientèle institutionnelle Zürcher Kantonalbank.

L’étude montre clairement que c’est ce qu’on fait les caisses de pension en 2018 : « Elles ne s’en tiennent pas aux règles du mikado LPP auquel joue la politique », a constaté avec plaisir Filipe Oliveira, responsable de la gestion des caisses de pensions, Swisscanto Prévoyance SA. « De toute évidence, elles sont taraudées par une grande question : que faire pour compenser la réduction des prestations de 15,2% ? » L’étude formule cinq mesures qui, prises séparément, pourraient y contribuer. Deux d’entre elles, l’abaissement de l’âge d’entrée et l’augmentation des cotisations d’épargne, ont déjà été entreprises par de nombreuses caisses. L’analyse sectorielle réalisée pour la première fois cette année révèle toutefois, selon M. Oliveira, que les différences entre les secteurs restent considérables.

Filipe Oliveira, Responsable de la gestion des caisses de pensions, Swisscanto Prévoyance SA, évoque les mesures permettant de compenser la réduction des prestations.

Steve Michel, responsable Business Development Asset Management, Zürcher Kantonalbank, a présenté les résultats de l’étude sous l’angle technique des placements. Il a relevé qu’en 2018, les grandes caisses se sont débarrassées de leurs obligations et ont encore réduit leurs placements indiciels au profit des placements alternatifs, mais que les caisses dans leur ensemble agissent encore trop peu. M. Michel a souligné : ” Bien que les milieux politiques n’en disent pratiquement pas un mot, il faut encore davantage parler du célèbre tiers cotisant. ” Il a rappelé une étude de l’Association suisse des banquiers, selon laquelle, de 2005 à 2014, le tiers cotisant a réalisé près de 40% du total des revenus des caisses de pension. En conséquence, la conclusion à tirer en matière de stratégie de placement est la suivante : ” Il est judicieux de bien réfléchir à sa propre capacité à prendre des risques et de mieux utiliser les marges de manœuvre existantes. “

Steve Michel, responsable Business Development Asset Management, Zürcher Kantonalbank, a présenté les résultats de l’étude sous l’angle technique des placements.

Dans la table ronde qui a suivi, les résultats et les défis de l’étude ont suscité un débat passionné et parfois controversé. M. Egger, le journaliste de la RTS, a fait particulièrement plaisir aux participants en diffusant une séquence vidéo de 1985, année où le 2e pilier est devenu obligatoire. Cette vidéo montre que la prévoyance professionnelle était initialement conçue comme un instrument d’épargne appelé à être constamment adapté, et non pas comme une rente fixe garantie. Les invités sur le podium sont d’ailleurs tombés d’accord sur la nécessité de nouvelles adaptations. « Nous voulons tous vivre vieux – nos économies doivent donc durer plus longtemps », a résumé Pierre Triponez, Président de la Commission de haute surveillance de la prévoyance professionnelle CHS PP. Jérôme Cosandey, Directeur romand d’Avenir Suisse, a plaidé en faveur de plus de flexibilité : « One size fits all’ est peut-être vrai pour l’AVS, mais pas pour le 2e pilier. Un salaire constant de 4000 francs de 18 à 65 ans, cela n’existe plus. »

François Egger, Jérôme Cosandey, Philippe Nantermod, Michèle Mottu-Stella, Dominique Favre, Pierre Triponez (de gauche à droite) lors de la table ronde.

Philippe Nantermod, Conseiller national et Vice-président du PLR, a proposé des plans d’épargne individuels : « Les jeunes doivent pouvoir choisir leurs propres objectifs – par exemple pour l’épargne-logement. » Michèle Mottu-Stella, experte agréée en prévoyance professionnelle, partner chez Prévanto SA, a insisté pour que « les systèmes de prévoyance soient aménagés de manière à offrir les mêmes possibilités aux générations futures. » Dominique Favre, Directeur de l’Autorité de surveillance LPP et des fondations de Suisse occidentale, en a convenu : « Il ne faut pas saper la solidarité inhérente au système. » « La table ronde a été extrêmement diversifiée et même encore plus animée que celle de Zurich », a conclu M. Isele, avant d’ajouter, à l’amusement général du public : « De nombreuses idées innovantes ont été émises à Lausanne. « Les caisses de pension ont les moyens de mettre en œuvre ces idées – sans attendre les évolutions politiques.

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